Recherche Zhiôla désespérément

(HRP : RP tapé mais pas mis en ligne avant nos éphémères retrouvailles dans le bosquet )

Une caresse... voilà le dernier contact que Sverker avait eu elle.
Une caresse et quelques paroles murmurées parmi les ronflements des aventuriers entassés dans de cette réserve perdue dans un coin de ce lugubre château.

Depuis, plus de trace de Zhiôla. Le désert. Le néant. Le trou noir.

Vide, le monde était vide sans elle. Vide de sens, vide de vie, vide de chaleur, vide de saveur.

Jamais de son existence orpheline, le saurus ne s'était senti autant démuni.
Jamais, il n'avait ainsi ressenti le poids écrasant de la solitude. Au contraire, il l'avait toujours recherché. La compagnie des êtres pensants le lassait assez vite avec leurs manigances et leur digressions.

Mais pas avec elle. Au contraire. Elle était la droiture, la franchise, l'indépendance, le courage, la générosité, la vivacité, la joie. Elle était la vie.

Et elle avait disparu.

Plus de trace de Zhiôla, sa douce amie comme il se plaisaît à l'appeller. Que s'est-il passé ?!

Elle n'avait certainement pas succombé aux viles créatures qui "hantaient" ce château. Trop maline et trop compétente pour ça !

Un méprisable individu avait peut-être attenté à ses jours. Il n'osait y penser. Mais si jamais c'était le cas, le misérable assassin aurait une mort longue et douloureuse, il y veillerait personnellement.

Mais son intuition lui soufflait que ce n'était pas ça, qu'il y avait une auitre raison. Une raison qui avait certainement à voir avec ce geste inconscient de refus qu'elle avait eu et ce visage fermé et tourmenté qu'elle lui avait présenté dans son sommeil. Peut-être, sûrement même avait-il franchi sans le savoir une limite, une limite qu'il aurait eu bien du mal à connaître étant donné son inexpérience dans les rapports entre êtres pensants. Une limite qui avait poussé sa douce amie à s'éloigner de lui.

Quelle était cette limite, il en saurait plus lorsqu'il pourrait parler avec elle. Encore fallait-il qu'il la retrouve...

Dans ces pérégrinations, le rodeur saurus avait croisé un de ses congénère arborant le symbole du clan de son amie. Il lui avait demandé s'il avait des nouvelles de Zhiôla. Celui-ci ne put lui répondre mais promit de se renseigner. Sverker découvrit combien la patience pouvait être une vertu éprouvante...

L'attente fut heureusement de courte durée. Quelques jours plus tard, il reçut une missive de son compatriote lui expliquant qu'elle allait bien mais qu'elle désirait rester seule pour réfléchir...
Le soleil brilla à nouveau dans son coeur de saurus. Les nuages se dissipèrent en lui. Elle était en vie et en pleine forme ! Une vague de bien-être se répandit dans son corps.

Elle était en vie !! Et en pleine forme !!

Mais pourquoi alors s'était-elle retiré ? et pour réfléchir à quoi ? Les nuages se reformèrent dans son for intérieur...

Il fallait absolument qu'il la retrouve ! Pour savoir de quoi il en retourne ! Non, d'abord pour simplement pouvoir la regarder ! Ensuite, il discuterait avec elle. Il lui ouvrirait son coeur. Il lui dirait, de vive voix ce coup-ci, combien elle lui a manqué. Combien la tendre complicité qu'il y avait entre eux lui était précieuse. Combien elle avait changé sa vie...

Enfin pour ça, il fallait qu'il quitte ce maudit château et qu'il se rende sur les terres de Barla.

Il avait erré comme une âme en peine dans cette contrée étrange qu'était Barla. Ces terres où le mystère entourait le moindre lieu, le moindre être vivant, le moindre phénomène. Ce pays où le danger guettait au détour du moindre chemin, de la moinde grotte, de la moindre forêt.

Mais cela n'avait ni importance, ni incidence pour lui. Il était comme déconnecté de la réalité. Son désir de retrouver Zhiôla releguait n'importe quelle autre sensations aux oubliettes. Seul comptait sa recherche. Des créatures qui l'aurait terrifié auparavant, ne faisait plus que l'agacer car elles le ralentissaient dans sa quête. Des situations qu'i l'auraient effrayés étaient vécu sans états d'âme particulier sinon de l'impatience. Mêrme les membres de son clan étaient quantité négligeable devant sa recherche.

Il arpentait les chemins comme un être désincarné, fouillant chaque recoin, chaque bois, chaque caverne. Il mena cette existence exempte de vie véritable jusqu'à ce jour où en inspectant un campement improvisé au coeur d'un bois constitué d'arbres vivants, il la vit. Il n'en croyait pas ses yeux. Pour la première fois de sa vie, il se sentit faiblir sous le coup de l'émotion. Elle était là, devant lui, à quelques pas, endormie. Les jambes encore flageolantes, il se rapprocha doucement, comme si elle était un mirage qui risquait de s'évanouir. Quand il arriva près d'elle, il s'agenouilla à ses côtés et la contempla longuement. Il brûlait de lui caresser la joue ou de la prendre dans ses bras mais se retint.Mais le souvenir cuisant de son absence était encore douloureusement vif dans sa mémoire ... et dans son coeur.

Il regarda autour de lui, puis, étant assuré d'avoir toute l'intimité possible, murmura : "Où étais-tu, petite cachotière, tu m'a sacrément manqué. Tu sais, sans toi, le monde m'a semblé bien vide!" Il soupira, regarda à nouveau autour de lui puis reprit. " Dis moi, qu'ai-je fait pour que du jour au lendemain, tu disparaisses sans laisser de trace ni de message ! Je donnerais tout ce que j'ai pour que nous retrouvions cette merveilleuse complicité. Dis-moi, qu'est-ce qui cloche ? Et surtout qu'y a-t-il derrière ton joli visage ? " Nouveau soupir...

Puis une atroce douleur. Un mécréant avait profité de ce moment de relâchement pour le frapper dans le dos. Sverker se retourna et lui décocha une flèche. Puis une autre. Son adversaire était plus puissant que lui et ne semblait pas être très inquieté par les blessures qu'il avait reçu. Il voulut lui en décocher une troisième mais un autre adversaire surgit et l'attaqua à son tour. Seul contre deux, il ne put faire grand'chose et pris la fuite. Mais ses adversaires, ayant l'avantage de connaûtre le terrain, le rattrapèrent au bout d'un moment et le mirent hors de combat. Après la douleur vint l'obscurité totale. Le temps qu'il revienne à lui, les lâches avaient fui en emportant sa bourse. L'esprit confus, le corps doulouieux et le goût du sang dans la bouche, il se traîna jusqu'au lieu de couchage de son amie.

La place était désespérément, inexorablement vide et froide.

Sverker marcha longtemps, en quête du campement du clan de Zhiôla. Il se perdit quelquefois, suivit des fausses pistes souvent et tourna pas mal en rond. Finalement, grâce aux rumeurs colportées par les compagnons d’un soir ou les renseignements récoltés manu militari auprès des fâcheux qui avait répondu à ses questions d’un ton suffisamment méprisant pour que ce ne soit qu’une simple manifestation de mauvaise humeur, il atteignit un lieu retiré, à l'écart du tumulte, un petit bois qui sembalit-il abritait le campement des membres du clan Order of the Ring. Il pénétra sous la canopée et se sentit épié dès les premiers pas. N'ayant pas comme ses observateurs la connaissance du terrain, il ne chercha pas à continuer plus avant et s'arrêta. Tous les sens en éveil, le rôdeur regardait, écoutait et réfléchissait. Au bout d'un court instant, il ouvrit son sac et en sortit un petit nécessaire pour écrire. Le massif saurus tailla délicatement sa plume, sortit un petit velin et rédigea le message suivant :

"Ce message s'adresse à la rôdeuse Zhiôla.

Sache que je suis à ta recherche.
Sache que je voudrais te rencontrer pour que nous nous entretenions.
Sache que, quoi qu'il se passe, tu es et resteras toujours ma douce amie et tu pourras toujours compter sur moi.

Pour me répondre, renvoyer moi l'oiseau, il saura me retrouver.

Sverker."

Il relut le message, pensa le réécrire puis se ravisa. "Trop de temps a déjà été perdu !".

Ensuite il avisa un oiseau qui dévorait des baies dans un buisson. Il se concentra et laissa son esprit rentrer en contact avec celui du petit animal " Viens, viens" pensa-t-il avec douceur et fermeté. L'oiseau vola jusqu'à lui et se posa sur sa main tendue. Il accrocha solidement le parchemin sur le dos du volatil et prononça les Paroles de Pouvoir que le Vénérables Ulfrus lui avait enseigné pour apprivoiser les animaux.

Ensuite, il leva sa main et l'exhorta à s'envoler : "Va, va. Envole-toi jusqu'à Zhiôla et porte lui ce message."

Le saurus regarda l'oiseau s'éloigner avec une expression qui sembalit ^être un mélange de satisfaction et de lassitude. "Me répondras-tu, adorable fille de l'air ? Ou bien me feras-tu encore courir par monts et par vaux ?"

Une fois l'animal volant disparu, il remit son sac au dos et rebroussa chemin, un sourire fatigué aux lèvres.