un peu d'histoire..

Citation :

[Aaron 2006-03-10 20:28:18index des forums > L'esplanade > trahison d'un fondateur des Orders et perte d'un être cher]

Aaron



Cette journée là, après une journée de travail et de chasse très difficile, je prenais la direction du marché où j’avais eu la responsabilité de m’occuper des ventes et achats.
J’approchai et je commençai à vérifier les prix et que tout se passe correctement quand j’eu l’attention attirée par un attroupement de personnes criant.
Certains d’entre eux me regardaient et me montraient du doigt.

*Que se passe-t-il ?* Telle était la question que je me posai et je m’avançai vers ces personnes.
Je ne dis rien et m’incorporai à la foule pour écouter.

« Tiens Dionysos ? Que se passe-t-il ? » demandais-je

Les personnes se retournèrent vers moi en me regardant avec un air de mépris quand soudain un jeune elfe s’approcha de moi pour me raconter.
Il commença à me raconter qu’une certaine Dionysos l’avait arnaqué de pendentif de race
J’étais étonné et restai sur place sans faire attention. Quand je repris mes esprits, différentes personnes parlaient à ce jeune elfe pour lui dire que j’étais le fiancé de Dionysos, celle qui s’en était pris à lui plus tôt dans la journée.

Il se précipita vers moi, me bousculait pour me demander des comptes mais je fuis toute cette agitation.

*Comment cela est-ce possible ?
Non Impossible que ma Dionysos…. Cette sage saurus que j’ai connue ai changé autant.
Moi chef d’un clan respecté et reconnu anti-arnaqueur, je ne pouvais laissé passer cela, même si c’était un fondateur qui en était responsable.*

Je rentrais plein de questions et je me précipitai vers Dionysos
Je l’abordais avec calme mais elle m’ignora…
Je persistais pour lui parler mais… je ne la reconnaissais pas. Elle était si sombre, si distante… tout l’opposé de la jeune et si belle saurus que j’avais connue autrefois !
Son regard, ses gestes, ses paroles me faisaient froid dans le dos.

Après de longues discussions dans une atmosphère si tendue, j’appris que c’était bien elle qui avait arnaqué. Elle l’avait avoué sans nier mais quelque chose en elle avait changé.
Ce n’était pas elle dans son corps, jamais elle n’aurait fait cela. Etait-elle possédée ?
Cela je ne saurais le dire et je crois que nous ne le saurons jamais.

Après cette vive altercation, Dionysos quitta le clan sans avoir pu dire au revoir à ses anciens compagnons.
Les larmes coulaient le long de mes joues mais je me devais de prendre cette décision au nom de notre clan.

Après une nuit de conseil et de mure réflexion ... je revins voir tout les membres des Orders que j’avais réunis pour l’occasion avant d’aller au marché.


Je me mis en larme devant mes compagnons de route ... pris un parchemin sur lequel j’avais écrit auparavant :


« Chers amis et amies.
J’ai appris hier en fin d’après midi la trahison d’une des nôtres et pas n’importe qui
Une fondatrice !
Vous vous êtes sûrement demandé où elle était partie et cela sans rien dire à qui que ce soit ?
Elle est partie d’elle-même et cela vaut mieux car je l’aurais chassée sans hésiter.

Dionysos ma chère Dionysos a arnaqué un jeune elfe.
Cela est INTOLERABLE ! Et qui plus est de la part d’un fondateur…
C’est pourquoi dorénavant et à jamais. Je BANNIS à vie Dionysos du clan des Orders . »

*Je ne pouvais m’empêcher de lâcher toutes les larmes que j’avais retenues depuis et je partis ensuite m’isoler seul en laissant la place à mes amis qui pourront s’occuper du clan pendant mon absence.*

« Moi, Aaron, je prends la responsabilité de mon ancienne compagne et je me dois de présenter mes excuses à ce jeune elfe.
Le clan a été sali et piétiné et je ferai tout pour que le clan redevienne aussi propre qu’avant et que sa renommée ne soit en rien touchée. »

*********************************************************************************

Depuis notre arrivée sur ces terres, trois personnes différentes mais unies dans un but précis.
Tous trois après s’être connus décidèrent de construire un clan qui allait devenir un clan reconnu auprès de tous.
Ce clan s’appelle « Order of The Ring ».
Ce clan avait pour but de réunir toutes personnes désirant découvrir de nouvelles personnes toutes aussi différente les unes que les autres.
Rôdeur, voleur, guerrier, barbare, prêtre ou mage et également troll, orc, saurus, centaures, nains, elfes, félys ou humain. Toutes des races différentes mais aussi indispensables les unes que les autres.
Chacuns partageraient leurs découvertes et parleraient entre eux pour comparer et évoluer en groupe.
Malheureusement, cette famille n’allait pas vivre longtemps au grand désarroi de beaucoup d’entre-eux !
Qu’est-ce qui a fait la disparition de cette famille si unie jusque là ?

Simplement la violation à la seule règle du clan… L’Arnaque !
Une des fondatrices qui…. Qui était la future épouse d’Aaron a enfreint cette règle !

Personne ne comprenait pourquoi elle avait fait cela… personne sauf Aaron.
Lui qui la connaissait si bien ne la reconnaissait pas comme si un démon s’était emparé de son corps.
Trahi par sa future épouse et après avoir perdu la seule raison au clan de vivre, il quitta ce dernier pour s’isoler et réfléchir à ce qu’il devrait faire.

Beaucoup de membres des Order se sont sentit trahis par cette attitude et certain quittèrent le clan. Mais pas n’importe qui :
Kaname co-fondatrice du clan et également Zhiôla devenue avec le temps, la meilleure amie d’Aaron au sein des Order mais également un élément très important au bien être de ce dernier et de tout ses membres.

Après cette douloureuse séparation vint le tour de lylou, une charmante demoiselle qui s’en allait découvrir le monde ainsi qu’arcky qui partit réfléchir quelques temps a ce qu’elle désirait faire de son avenir.

Les Orders tombaient en ruine… malgré les efforts d’Aaron qui était revenu auprès des siens, max, Boutiou, elfyra et tout les autres membres… rien n’était plus pareil sans leurs amis qui leurs manquaient tant !
Mais malgré d’énormes efforts une ambiance de mal être se faisait ressentir.. Le clan n’était plus pareil après qu’on ait bafoué leur règle d’or ...

C’est alors qu’ensembles, Tous unis dans le même but, ils quittèrent ce clan qui leur avait été si cher dans leur cœur.
Remplit de tristesse, de mélancolie, de merveilleux souvenir de rigolade entre les membres lors de soirées ... De leurs parties de chasse ensembles, des jeux, des amours qui s’étaient créés parmi eux…
Personne ne l’oubliera.

C’est alors qu’un soir, Tous réunis, mains dans les mains, Aaron prit un flambeau et enflamma leur emblème qui leur avait apporté tant de fierté jusque là.

Au loin, on pouvait ressentir la mélancolie et la peine de zhiôla, kaname, lylou et arcky.
Malgré qu’elles ne fussent pas avec nous, elles ressentirent ce déchirement au plus profond d’elles.

Tous unis comme nous l’avions toujours été, on partageait nos émotions et dans cette atmosphère lourde et pénible en cette soirée, on pouvait entendre une légère musique qui nous faisait tous pleurer à la vue de ce cher blason que nous avions tant aimé brûlant lentement.

Après de longues minutes de silence, on aperçu nos quatre amies qui nous avaient quitté revenir le haut d’une falaise partager ce moment avec nous, leurs regards se croisaient pour que chacun d’entre eux trouve en leur proche la force de continuer la route.


Lorsque le drapeau n’était plus… Aaron se retourna toujours les larmes coulant de ses joues devenues rouges et s’en alla lentement vers l’orée de la forêt.
Les membres un a un le suivirent, il ne comprenait pas pourquoi.
Il s’arrêta à l’orée du bois quand tout a coup, certain d’autre eux s’approchaient et ensembles prirent la parole.

Aaron, nous formons une famille Unie, nous ne pouvons pas nous quitter, nous avons tous besoin les uns des autres…. Ensemble, tous ensemble, nous allons reformer un clan plus uni que jamais et plus fort qu’avant. Plus rien ne nous arrêtera et nous espérons tous que tu nous guideras comme tu l’as toujours fait !

Sans un mot Aaron continua sa route vers un autre monde accompagné par ses plus fidèle amis. Et ensemble un nouveau monde naîtra ou chacun sera libre et ou ils trouveront la paix tant demandée en ce monde.

Citation :

index des forums > L'esplanade > Un empire détruit

Ezekiel


Satanée gueule de bois, l’hydromel de ce colporteur mériterait à lui seul que je lui arrache la tête. A peine une demi-bouteille et mon cerveau s’est mis à se consumer. Le soleil n’est pas encore levé et les rues sont désertes…Je m’engouffre dans une ruelle sombre pour me poster à l’abri des regards indiscrets, bientôt la foule envahira la place et je dois terminer les repérages avant de vider les coffres de la banque.

Des râlements attirent mon attention. Je sors mon poignard et avance lentement. Entre deux piles de barriques vides, des pieds dépassent, baignant dans une marre de sang. Je me penche pour découvrir un homme en piteux état…
Je reconnais son visage, le voir ainsi baigner dans son sang m’arrache un sourire… Nettement moins arrogant qu’à son habitude… Je plonge mes yeux dans les siens.

« Je devrais sans doute te laisser là à agoniser, je pourrais m’asseoir et attendre que tu m’implores de mettre fin à tes souffrances… Je suis désolé mais j’ai une journée chargée… »

[…]

Un hurlement me fait relever la tête, une femme vient de découvrir mon œuvre…

L’homme est crucifié sur la porte de la banque. Les mains et les pieds coupés qui gisent au sol semblent intéresser une colonie de rat qui s’est déjà mise à table. Un flot de sang s’écoule en continu de son coup, cherchant à alimenter la tête qui se trouvait encore là quelques minutes avant. Sur l’autre porte, clouée d’une flèche, elle a terminé de se vider au sol libérant sa substance nauséabonde dans une flaque visqueuse.

* Les Hearts Order vont devoir se chercher un nouveau chef Aaron… *

Bouboulou



Comme tous les matins, Bouboulou faisait sa petite promenade habituelle, restant discret et distant des autres habitants de ce monde mais recherchant quelques rayons de soleil pour se réchauffer.

Arrivé près de la banque, il entendit des cris étouffés. Une jeune femme sans doute. Bouboulou s'aventura à observer la scène de loin. Un corps complètement déshumanisé était crucifié sur la porte de la banque. Voyant qu'il n'y avait encore pas grand monde sur la place Bouboulou se hasarda à regarder de plus près.

Un véritable travail de psychopathe, telle fut sa première pensée en voyant ce corps crucifié, ces membres éparpillés au sol. Il lui semblait avoir déjà vu ce corps quelque part mais sans la tête il n'était pas évident de le reconnaître. Peut-être que l'assassin l'avait gardée comme trophée ? Il n'en était rien et Bouboulou le comprit rapidement. La tête était en effet clouée d'une flèche sur l'autre porte. Et aucun doute n'était possible…malgré le teint blême que ce visage arborait désormais, il s'agissait de celui son ami et chef Aaron.

Aaron s'était sans doute fait des ennemis…comme tout être libre. Pour autant il se battait toujours avec honneur et Bouboulou connaissait sa valeur au combat. Il doutait fort qu'un être ait pu lui faire cela seul, car l'expérience d'Aaron n'était plus à prouver…il avait sans doute du tomber dans une embuscade sanglante, quelqu'un, une organisation devait lui en vouloir au plus haut point.

Libres…libres mais solidaires, Bouboulou allait bien évidemment s'occuper de son chef, du mieux qu'il pouvait. L'imposant saurus commença par détacher le corps de son ami et le plaça délicatement dans un grand sac, puis il écarta les misérables rats autour des mains et pieds d'Aaron et les plaça dans le même sac. Il fini par délicatement détacher la tête de son chef et la posa au dessus de son corps. Il prit une inspiration profonde, la retint pendant une dizaine de seconde, la relâcha brusquement dans le sac et ferma celui-ci hermétiquement en faisant fondre l'extrémité qui était ouverte. Ainsi le corps de son ami resterait dans un environnement froid et protecteur le temps que Bouboulou avise de ce qu'il était nécessaire de faire. Comme pour se rassurer il dit à haute voie sur un ton impassible :

"Ils sont vraiment fragiles ces humains"

Mais au fond de lui, il ressentait un profond dégoût face à la vision de barbarie à laquelle il venait d'assister. Il porta le corps de son ami, et voulu s'en aller pour se soustraire à la foule qui allait sans doute bientôt affluer à la vue du sang. C'est alors qu'il remarqua la jeune femme qui criait et étouffait des sanglots.

Bouboulou s'approcha d'elle, et essaya de lui parler. Mais elle sanglotait de plus belle et murmurait des paroles incompréhensibles, visiblement encore sous le choc. Bouboulou soupira. Il posa délicatement le corps de son ami au sol, puis s'agenouilla face à la jeune femme. Il releva sa tête et l'immobilisa ainsi. Le regard de la jeune femme plongea alors dans celui de Bouboulou. Ce dernier dilata sa pupille reptilienne puis la resserra de telle sorte qu'il ne restait plus qu'un fil noir au milieu du jaune de ces yeux. Il garda cette position pendant près d'une minute. L'horreur disparut peu à peu du regard de la jeune femme qui bientôt perdit conscience. L'hypnose avait fonctionné. Bouboulou pu alors tranquillement lui poser les questions qu'il voulait.

-Qui a fait cela ?
-C'est un elfe, un elfe à la coupe bizarre.

Bouboulou était bien avancé, les elfes ne manquaient pas sur ces terres, et leurs coupes étaient toutes bizarres… déjà ils avaient des cheveux, si ça ce n'était pas bizarre…

-Pourriez-vous le décrire plus précisément ?
-Je crois que c'est celui qu'on voit sur les affiches, le braqueur de banque.

Bouboulou en avait vaguement entendu parler, son nom était Ezekiel.

Ezekiel…Bouboulou ne l'avait rencontré qu'une fois, mais il s'en souvenait parfaitement. C'était le dix-neuvième jour de la Lune de Séshech de l'an 1. Bouboulou était fraîchement arrivé sur Kedrok et il avait terminé l'entraînement de Godefroy. Il se promenait alors dans Kedrok et sa curiosité l’avait poussé à entrer dans un endroit réputé pour être dangereux, l'auberge de l'ours brun. Il était vingt-et-une heure passée. A peine Bouboulou était-il entré qu'il vit un jeune elfe blessé. Encore naïf, Bouboulou se précipita pour mettre en application les techniques que lui avait enseignées Godefroy. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque l'elfe lui décocha deux flèches avant qu' il n'ait pu s'approcher suffisamment ! Il perdit alors connaissance, mais lorsqu'il se réveilla il le revit et discuta avec lui. Ce dernier s'excusa, il ne savait pas que Bouboulou était un soigneur, il avait agi par réflexe, instinct de survie en somme. Il lui promit de l'aider même à l'avenir mais il partit rapidement au château de Barla et Bouboulou ne le croisa plus jamais. Il n'eut donc jamais l'occasion de tenir sa promesse. Et maintenant voila qu'il devenait l'assassin de son chef…non seulement assassin mais dément, dérangé vu la façon dont il avait peaufiné son travail. Lâche peut-être aussi vu qu'il est parti bien vite se cacher…en même temps sa tête était mise à prix, donc se cacher devait être son quotidien… Apparemment il avait vraiment mal tourné.

Bouboulou émergea de ses pensées, le sort d'Ezekiel n'était pas la priorité pour le moment. Celui de la jeune femme non plus. Elle resterait inconsciente, sous hypnose, pendant encore une bonne heure puis ses visions d'horreur lui reviendraient. Il lui fallait un soutien psychologique, mais ce n'était pas la spécialité de Bouboulou. Surtout de la psychologie d'humain…Dionysos pourrait peut-être la soulager (définitivement même) mais ce n'était pas le problème de Bouboulou. Il fallait absolument qu'il trouve un refuge au plus vite. Il porta son chef à nouveau, se lança un sort d'invisibilité puis pris la direction du temple le plus proche.

***

Arrivé au temple, il réfléchit. Enfin au calme…c'est seulement ainsi que les décisions peuvent être prises sereinement. Un guerrier ordinaire aurait sans doute cherché à organiser des funérailles dignes de ce nom à son chef puis à le venger. Mais Bouboulou avait suivi un enseignement spécifique et il savait que comme nombre des habitants de ces terres son chef possédait le don d'âme libre. Il était donc possible de le ressusciter, même si dans l'état ou il était ce ne serait pas chose aisée. Ils ne seraient pas trop de deux soigneurs d'élite pour y parvenir. Il écrivit immédiatement une missive à sa collègue et amie Boutiou :

"Chère Boutiou,

Aaron est plutôt mal en point et il va avoir grand besoin de notre aide. Il faudrait que nous nous retrouvions rapidement pour en discuter. Quel est à ton avis l'endroit le plus adapté pour y effectuer une opération délicate ?

J'attends ta réponse de toute urgence.

Bouboulou "

Il attacha cette lettre à la patte d'un pigeon voyageur, puis se reposa en attendant la réponse de sa collègue.

Boutiou vaquait à ses occupations, entre chasse au trésor et chasse aux monstres. De nouvelles compétences lui permettaient en effet de se balader sur les terres de Barla sans trop de soucis.

Elle gardait néanmoins un contact régulier avec Bouboulou. Ils avaient en quelque sorte grandit ensembles et rien ne pouvait altérer cette complicité qui était née de tout ce temps passé tous les deux en apprentissage.

De repos sous un Ent moqueur, non loin d'une cascade, Boutiou regardait avec joie ce couple qu'elle venait d'aider à se retrouver. Elle aime la paix et elle aime l'amour. Elle souhaiterait que tout Sarwyen soit aussi paisible que ces amoureux en cet instant même, pourtant le monde ne semble pas encore prêt et Boutiou reste donc dans l'obligation de poursuivre sa destinée : distribuer des soins aux souffrants. Soigneurs et soigneuses, une denrée rare, un métier dangereux et peu reconnu malgré son utilité.

Une silhouette rapide passa rapidement dans le ciel. C'était un oiseau missionnaire qui vint se poser sur la branche qui donnait un peu d'ombre à Boutiou. Elle vit à sa patte le message et s'aperçut qu'il lui était destiné (le sceau du clan en était la preuve). Le décrochant du bel oiseau délicatement, elle ne pu s'empêcher d'éprouver un sentiment d'inquiétude.

Hélas cette inquiétude était justifiée ! Quelle horreur de découvrir le sort de son pauvre Chef et Guide ! Bouboulou n'avait pas épargné sa sensibilité en lui décrivant au plus juste tous les détails atroces de la situation de Aaron.

En effet il était urgent d'effectuer des soins ... sinon le pauvre garderait des séquelles et qui sait dans quel état psychologique nous pourrions le retrouver...

Où ? ....

Cela n'était guère joyeux, mais étant donné l'état de Aaron, le cimetière de Barla semblait le plus adapté. Au moins là bas ils passeraient inaperçus ! Tant d'horreurs y sont déjà accumulées, un corps en morceaux de plus n'y changera rien.

Ainsi Boutiou répondit à Bouboulou qu'elle se rendait au plus vite au sud ouest du royaume et qu'en chemin elle prendrait quelques ingrédients nécessaires aux incantations qu'ils devraient faire.

Elle aida l'oiseau fatigué à reprendre son vol et se mit elle même en route.

"Il n'y a pas de temps à perdre !"

Bouboulou


La réponse de Boutiou se faisant attendre, Bouboulou, après s’être reposé, se décida à partir en quête d’ingrédients qui lui seraient utiles pour les soins. Il récupéra deux chapeaux de champignon clown, des ailes de chauve-souris sanguinaires, une tête d’abeille géante, une tête de cerbères ainsi que de multiples ailes de griffons.

Après cette chasse aux ingrédients il retourna au temple auprès du corps de son chef. Il ne pouvait s’empêcher de repenser à la façon dont la dépouille d’Aaron avait été traitée, profanée même. Aaron ne pouvait plus rien ressentir après sa mort, il n’avait donc vraisemblablement pas beaucoup souffert…alors à quoi bon le découper et l’exposer de façon aussi cruelle. Ezekiel devait être un véritable malade pour avoir procédé à un tel acte, il n’y avait aucun honneur, aucun mérite, aucune gloire à tirer de tels agissements. Quel motif…

L’arrivée du pigeon voyageur interrompit Bouboulou dans ses pensées au sujet du sordide Ezekiel. Bouboulou s’empressa de lire la lettre qui y était attachée. Elle venait de Boutiou et elle lui annonçait qu’elle était prête à l’aider. Bouboulou sourit, il n’en attendait pas moins de son amie. Elle suggérait de se rendre au cimetière. C’était plutôt étonnant, elle exécrait ce genre d’endroit habituellement…mais soit. Elle semblait quand même choquée de l’état dans lequel était Aaron, et ce avant même de l’avoir vu. Si elle le voyait, ça serait sans doute pire. Bouboulou décida alors de raccommoder sommairement Aaron avant de l’emmener au cimetière, pour éviter d’avoir à hypnotiser Boutiou plus tard. Il utilisa son couteau de survie pour défiler son ancienne robe de prêtre, il obtint ainsi du fil solide mais épais et disgracieux…parfait pour coudre un sac de patates mais loin d’être idéale pour une opération. Tant pis il fallait faire avec les moyens du bord et Bouboulou n’était de toute façon pas très adroit dans le domaine de la couture.

Il sortit Aaron de l’atmosphère protectrice dans laquelle il l’avait confiné et recousit ses membres en utilisant le dard du scorpion géant en guise d’aguille. Il rajusta également la tête par ce même procédé. Le résultat était horrible mais il ne s’attendait pas à mieux. Au moins Boutiou ne verrait pas les membres séparés du corps, c’est ce qui comptait avant tout. Il remit Aaron dans le sac et le confina comme la première fois, le porta, et commença son périple vers le cimetière.

Il essayait de rester discret, se réfugiant à l’ombre, notamment celle des arbres, pour éviter d’attirer l’attention sur lui. Les mauvaises rencontres sur ces terres étaient fréquentes, et avec un tel fardeau il valait mieux chercher à les éviter à tout prix. Qui plus est la fraîcheur de l’ombre participait à une meilleure conservation de la dépouille d’Aaron.

Un sifflement venant de la gauche. Une douleur insupportable à l’épaule. La dépouille d’Aaron retombe au sol. Des gouttes de sang commencent à s’accumuler sur le sac de confinement.

Bouboulou n’avait rien eu le temps de faire. Il regarda son épaule dans laquelle une flèche s’était logée, coupant une artère vitale pour son bras gauche. Il regarda dans la direction de laquelle partit la flèche. Il vit alors Ezekiel. Celui-ci avait déjà armé une deuxième flèche et était en train de viser pour achever Bouboulou. Par réflexe, Bouboulou invoqua aussi vite qu’il pu un bouclier de lumière. La flèche arriva mais manqua visiblement sa cible, elle s’enfonça dans la queue du saurus, qui cette fois ne ressentit presque aucune douleur. Ezekiel avait sans doute du être ébloui par le bouclier et n’avait pas réussi à ajuster sa flèche comme il l’entendait. Bouboulou tonna depuis le centre de la boule de lumière :

EZEKIEL !

Mais l’elfe qui avait été repéré, avait bien et compris qu’il n’arriverait pas à achever sa cible était déjà parti bien loin. Bouboulou n’avait croisé son regard que l’espace de quelque secondes. Toute la scène avait duré une dizaine de secondes mais le temps s’était arrêté lors du croisement des regards. Ezekiel était un elfe noir, cela ne faisait aucun doute. Si ce n’était d’aspect, son cœur en revanche bien atteint. C’était la deuxième fois qu’il le rencontrait et la deuxième fois que ce dernier l’accueillait avec des flèches. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Quant à sa promesse…elle s’était visiblement envolée. Malade. Il devait être malade. Psychologiquement s’entend. Mais même le meilleur des psychologues n’arriverait sans doute pas à venir à bout du mal qui le rongeait visiblement et le consumait de l’intérieur.

La douleur arracha Bouboulou à ses pensées. De toute façon Bouboulou n’était pas un expert en psychologie ou psychiatrie elfique et il ne pouvait rien pour Ezekiel. Il faudrait peut-être qu’il en parle à Chill un jour. Ce dernier était l’un des plus éminent prêtre de ces terres et depuis un moment désormais il s’était mis au service de l’armée des enfers. Il devait donc sans doute s’y connaître en maux de toutes sortes, notamment ceux de l’esprit.

Bouboulou retira la flèche de son épaule, y appliqua un onguent magique puis la pansa. Son épaule était ainsi anesthésiée et la douleur s’était éteinte. Quand à sa queue il découpa purement et simplement l’extrémité qui avait été atteinte, c’était indolore et elle repousserait plus tard. Il reprit ensuite le corps de son ami et le chargea du mieux qu’il pu sur son épaule valide. Par mesure de précaution, Bouboulou décida de continuer son voyage entouré d’une aura d’invisibilité. Même si cela l’épuiserait sans doute de garder une telle aura sur une telle distance cela était plus prudent.

Ainsi Bouboulou termina son voyage sans plus d’encombres et arriva au cimetière après trois autres heures de marche. Il y trouva Boutiou qui l’attendait déjà, anxieuse. Lorsqu ‘elle le vit, elle compris que le sac qu’il portait contenant le corps de son chef et ne pu s’empêcher de réprimer un frisson. Mais Elle vit également la blessure de Bouboulou à l‘épaule. Ce dernier était par ailleurs épuisé d’avoir du utiliser son aura d’invisibilité pendant tant de temps. Boutiou le soigna d’abord, et ce faisant il perdit connaissance.

Bouboulou


Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit son amie qui regardait le sac de confinement sans oser l’ouvrir. Bouboulou lui sourit, et lui raconta en détail toute l’histoire. Il lui expliqua notamment comment il avait sommairement recousu leur chef et ce qu’il attendait d’elle. Etant une elfe elle était bien plus habile que lui et était capable de raccommoder Aaron sans lui laisser de cicatrices. Elle avait d’ailleurs déjà prévu cela, puisqu’elle s’était équipée d’aiguilles fabriquées à base de griffes d’Onyx, et d’un fil très fin, transparent et solide, de la soie de mort noire en fait. Elle avait stérilisé le tout dans une solution dont elle avait le secret. Bouboulou ouvrit le sac et lui présenta Aaron tel qu’il l’avait raccommodé. Boutiou ne pu réprimer un hoquet de surprise. Son chef était défiguré, déshumanisé. Elle qui était si douce, si pacifique, elle qui aimait tant le beau, ne comprenait pas comment un être avait pu faire montre de tant de sauvagerie. Quelques larmes trahirent ses pensées, mais Bouboulou la réconforta et lui demanda de se mettre au travail car elle avait la capacité de corriger tout cela.

Elle commença par le poignet droit d’Aaron, ses doigts d’elfe fins s’activaient minutieusement. La soie de la mort noir venant passait sous la peau puis au dessus et ce tous les trois millimètres. Bouboulou admirait ce véritable travail d’orfèvre, cette prouesse technique que Boutiou était en train de réaliser. Qui dit travail d’orfèvre dit travail long…très long. Boutiou mit plus d’une heure pour finir le poignet droit d’Aaron.

Voyant que Boutiou allait encore en avoir pour un moment et que Bouboulou ne lui serait d’aucune utilité en attendant, ce dernier se mit en quête d’un ingrédient très important qui lui manquait encore. Il se rendit donc à la crypte du cimetière. Il avançait doucement évitant les divers squelettes et autre mort-vivant qu’il croisait en chemin, car il recherchait un ingrédient bien précis. Au bout de six heures d’exploration il aperçu une sorte de cape violette au loin et qui partait dans la direction opposée. Il pressa le pas pour l’observer. C’était bien ce qu’il pensait, il y avait la trois disciples de Dionysos qui participaient à une sorte de cérémonie. Bouboulou revêtit aussitôt son bouclier de lumière et en décapita un avec son épée serpent avant même qu’il n’ait pu comprendre ce qui lui arrivait. La suite du combat fut plus rude car les deux autres étaient sur leurs gardes désormais et ils agitaient leurs faucilles dans tous les sens. Qu’à cela ne tienne, Bouboulou en avait vu d’autres, et il les tua rapidement grâce à ses invocations de lumière divine que ces mort-vivants exécraient tout particulièrement. Il s’en sortit indemne…ou presque. Sa queue qui avait tout juste fini de repousser avait de nouveau été coupée par la faucille d’un des disciples. Bouboulou soupira d’indifférence, et récupéra avec précaution la tête qu’il avait décapitée, en prenant soin de ne pas la casser.

Il revint ensuite auprès de Boutiou qui avait fini son travail de précision. Le résultat était tout simplement extraordinaire. Elle avait recousu les différents membres d’Aaron tant et si bien qu’on ne pouvait déceler qu’ils avaient été découpé un jour. Elle avait bien évidemment pris soin de retirer les fils grossier que Bouboulou avait posé, et Aaron était aussi beau qu’avant, voire plus beau…à ceci prêt qu’il était encore sans vie, et blanc comme un linge. Boutiou étant fatigué, Bouboulou prit la relève et commença à concocter une potion revitalisante. Outre les ingrédients commun qui sont utilisé dans la fabrication de diverses potions banales, tels les chapeaux de champignon clown, les ailes de chauves-souris…il y ajouta l’ingrédient qui faisait toute la différence : la tête d’un disciple de Dionysos qu’il venait juste de récupérer, et qu’il moulu avec soin à l’aide de son bouclier. La préparation de cette potion le rendait quelque peu nerveux car c’était la première fois qu’il entreprenait la production d’une solution aussi complexe. Aussi il se contenta de suivre à la lettre les indications qu’il avait trouvées dans le grimoire de son ancien maître Dionysos Il laissa la potion reposer pendant une demi-heure comme le préconisait le livre, et en profita pour se concentrer et canaliser le flux magique présent dans le cimetière. Il s’agissait essentiellement d’un flux de nécromancie, parfait pour ressusciter Aaron mais dont les résultats pouvaient être aléatoires…voire néfastes.

Lorsque la potion fut finalement prête, Bouboulou la diffusa dans le corps d’Aaron avec sa langue, langue qu’il pouvait allonger à volonté et qui avait surtout la propriété de perméabiliser les tissus qu’elle touchait. Une fois cette étape terminée, Bouboulou et Boutiou attendirent le lever de la lune puis ils pouvaient commencer les invocations. Seul, Bouboulou aurait eu peur d’échouer dans la réalisation d’un rituel aussi complexe. Mais avec Boutiou à ses cotés, il était rassuré. L’équipe des deux Bouts avait déjà eu d’excellents résultats dans le passé, et même s’ils n’avaient jamais entrepris un sort d’une telle complexité jusqu’à présent, Bouboulou ne doutait pas qu’ils allaient réussir. Ils s’assirent sur les genoux de part et d’autre du corps d’Aaron et commencèrent à réciter les incantations du grimoire. La voie douce et mélodieuse de l’elfe contrastait avec celle tantôt grave tantôt sifflante du saurus. Ce qu’ils disaient était incompréhensible pour les non-initiés. Même eux n’en saisissaient pas l’intégralité du sens. Mais peu importe du moment que le résultat était au rendez-vous. Il leur fallu deux bonnes heures pour terminer leurs incantations. Lorsqu’ils eurent terminé, ils recouvrirent Aaron de nuages fantômes. Bouboulou et Boutiou étaient non seulement exténués, mais ils se rendirent comptent à quel point la nuit était froide. Et le paysage lugubre. Heureusement, la pleine lune était au rendez-vous, et ses rayons baignaient le cimetière d’une douce lumière. C’est ces mêmes rayons qui allaient permettre au rituel de s’achever. C’est pourquoi Boutiou et Bouboulou se relayèrent toute la nuit pour surveiller Aaron qui devait rester exposer à l’extérieur. Et pendant que l’un veillait sur Aaron, l’autre dormait à l’abri d’une tente improvisée.

Bouboulou


Les premiers rayons de soleil éveillèrent Bouboulou. Il était sensé surveiller Aaron mais il s’était visiblement assoupi. Boutiou dormait encore et elle n’avait sans doute pas remarqué sa somnolence. Et le plus important, Aaron était là. Il avait même repris des couleurs. Bouboulou l’examina sommairement. Son cœur battait à nouveau, ses réflexes basiques fonctionnaient à tout niveau, physiologiquement il semblait intégralement reconstitué. Boutiou qui arriva une petite demi-heure plus tard confirma le diagnostic. Pourtant Aaron restait inconscient. Le fait est que son corps avait été restauré, mais son esprit était toujours absent. Il fallait appeler un chat un chat, Aaron n’était à ce moment là rien d’autre qu’un zombi. Pour lui redonner son esprit d’antan et achever la résurrection, il fallait maintenant l’emmener dans un temple. Aussi, après avoir pris un petit déjeuner frugal, Boutiou et Bouboulou repartirent en direction de la forêt, haut lieu de magie vitale.

La route était longue, mais ils ne rencontrèrent fort heureusement aucune embûche sur le trajet. Ainsi le soir ils arrivèrent au niveau de l’herbe sacrée de la forêt. Ils y déposèrent Aaron au centre d’un cercle de plantes magiques : branches d’Ents de toutes sortes, fleurs récupérées à droite à gauche et fruits divers et variés. Le coucher du soleil était propice à la dernière étape. Selon les rituels ancestraux que leurs avaient enseigné un archi-druide, ils devaient se placer au niveau de la tête et des pieds du zombi, assis en tailleur, et canaliser du mieux qu’il pouvait les flux de magie vitale. C’était une opération demandant une certaine endurance puisqu’il fallait maintenir ce flux toute la nuit durant, sans faillir. Une épreuve d’endurance donc. Et si tout se passait comme prévu, l’âme d’Aaron reviendrait au petit matin rejoindre son corps. Bouboulou et Boutiou s’entourèrent d’un immense bouclier de lumière et se concentrèrent, en espérant bien qu’au petit matin ils retrouveraient leur chef en excellente forme, tant physique que morale…avec simplement une pause de trois jours dans son existence.